Les relations presse d’hier à aujourd’hui : qu’est-ce qui change ?

Outil de communication souvent mal ou peu connu du grand public, le principe des relations presse est très simple : il s’agit de mettre en relation des clients (entreprises, personnalités, particuliers) avec des médias (papier, audiovisuel, web).

Bien entendu, sa pratique est un peu plus délicate, car pour mener à bien cette mise en relation, l’attaché de presse n’a pas de “budget“ à sa portée. Et oui, comme vous le savez peut-être, et contrairement à la publicité, pour les relations presse on ne finance pas un média pour qu’il consacre un article à une entreprise. Il faut nécessairement convaincre le journaliste que le sujet est intéressant. C’est ainsi que l’essentiel du travail des RP repose sur une bonne réthorique ! 

Se pose alors souvent la question du « comment fait-on des relations presse » ? 

L’occasion pour Claudie Jouin et Audrey Ruel, attachées de presse intégrées à B17 Communication, de revenir sur l’origine de ce métier pour en dévoiler les pratiques actuelles. 

La profession est née au début du 19è siècle aux USA, en même temps que celle de journaliste. Les entreprises, associations, organisations politiques côtoient les médias de l’époque pour décrocher des articles de presse gratuitement. Nous sommes alors plus de l’ordre des relations publiques et des méthodes du lobbying. En 1907, lors de la crise économique américaine, on raconte que de nombreux chefs d’entreprise se sont dotés d’un attaché de presse (agent de presse) pour organiser leurs prises de parole et démentis en tous genres, face aux attaques médiatiques qu’ils essuyaient. En Europe, il faut attendre l’après-guerre (1945-1946) et la création du Centre Européen des Relations publiques (CERP) pour voir les principales associations de relations publiques de toute l’Europe se rejoindre afin de structurer leur profession. Lucien Matrat, son fondateur, est ainsi considéré comme le père des relations presse européennes. 

Evidemment, le métier a depuis beaucoup évolué depuis cette époque. Et un virage a été progressivement opéré dans les pratiques avec l’arrivée d’internet. 

Ainsi, au début des années 2000, lorsque Claudie et Audrey ont appris le métier, on effectuait encore beaucoup d’envois postaux pour les documents presse. Les visuels étaient adressés sous la forme d’Ekta (cf. diapositives) afin que les studios photographiques des magazines puissent les développer dans leur labo.

2019, où en est-on ?  

Le carnet d’adresses de l’attaché de presse a été remplacé par des bases de données en ligne et alimentées en réseau. Une armada de communicants échange ainsi les données professionnelles (ou personnelles) des membres d’une rédaction par messagerie instantanée, et ce, des quatre coins de la France. 

Le papier est tombé dans les oubliettes. La pratique est aux envois mails via des logiciels de routages (tracking des clics, libre téléchargement des photos). 

Certains journalistes geeks apprécient d’être contactés via les réseaux sociaux, les journalistes parisiens des « grands médias » n’hésitent pas à privilégier les textos. Le mail restant encore le moyen le plus courant de communiquer avec les médias. 

Un outil résiste au temps : l’appel téléphonique (la fameuse relance) ! 

Décrocher un échange oral qualifié avec le principal intéressé fait toujours la différence. On créé du lien, on se fait identifier, on comprend les besoins et on peut parfois convaincre de la pertinence d’une proposition. 

Dans un monde hyper connecté où l’actualité se renouvelle à chaque seconde, la relation humaine reste le meilleur outil des relations médias !